De nos jours, le lien entre le corps et l’esprit est connu et reconnu.
Qui n’a pas entendu un médecin, un media, un(e) ami(e), un membre de sa famille employer le terme de « somatisation » pour s’y référer ? Qui n’a pas eu un jour mal à la gorge parce qu’il n’arrivait pas à parler de quelque chose ou à avaler une information ?
Somatiser : Avoir une réponse physique, organique à un stress psychologique (Cf. Le Larousse).
On considère généralement que le corps exprime ce qu’on n’arrive pas à dire, à gérer … soit parce qu’on a pas mis le doigt dessus, soit parce que c’est trop dur, ou quelque fois encore, ça réveille trop de choses, alors on ne prend conscience et extériorise qu’une partie…
Rappelons-nous que notre corps peut transformer toutes ces choses qu’on ne veut pas dire ou voir, tous ces sujets qu’on ne laisse pas émerger en mal-à-dit physique, psychologique, et même en actes manqués …
Notre corps sait des choses que notre tête ne pourra jamais deviner. C’est un fait avéré.
Et, si on s’y intéresse, si on se laisse guider, grâce à des livres, des personnes ou des méthodes, alors on peut déchiffrer nos maux physiques (maladies, malformations, particularités…). Et, c’est en découvrant ces messages, en se laissant porter jusqu’à leur racine, en l’exprimant qu’on s’en libère. Naturellement.
C’est ce qui s’est produit pour Emma, qui a vu une verrue disparaitre quand elle a réussi à parler de son angoisse de faire le même travail que sa mère parce qu’elle en avait honte.
Mettre des mots sur des événements, des émotions, des pensées est un acte extrêmement important car nous avons un besoin vital d’expression. Sous quelque forme que ce soit.
D’ailleurs, j’aime à penser que, dans certains cas, si une approche traditionnelle devait fonctionner, elle aurait déjà fonctionné. Si le recours à des techniques alternatives sans parole était la solution, ce serait solutionné. Or, si les maux sont toujours présents, totalement ou partiellement, s’ils reviennent, c’est peut être tout simplement parce que notre besoin vital est de mettre des mots, nos mots sur notre histoire. Dans sa totalité.
On a tendance à penser que ce besoin de parler concerne des gens ayant vécu des situations extrêmes, traumatisantes … Pourtant, c’est un besoin quotidien comme en témoigne la pyramide de Maslow.
Chaque jour, pour notre bien-être, nous avons besoin de combler des aspects matériels comme avoir à manger ou un lieu sécurisant, et aussi des aspects plus personnels comme être aimé, se sentir utile, conserver son identité, avancer sur le plan social, spirituel, intellectuel…et la parole est un méga-énormissime facilitateur pour y parvenir. Nous avons donc tous besoin de communiquer ce qu’on vit, bien ou mal, pour faire connaitre nos envies, attentes, intentions, questions etc. …
C’est aussi à cette condition que notre corps et notre esprit iront bien.
Cela nous concerne tous !
C’est valable pour les grands, pour les tout petits et même les cellules.
Dans cette vision, les troubles de l’alimentation, du transit intestinal ou du sommeil… représentent des paroles non-dites ou des questions non formulées. Dès sa conception, la cellule peut exprimer des messages en se développant de manière atypique.
Cela me rappelle Léonie qui a rattrapé son retard de croissance durant le quatrième mois de gestation /grossesse à partir du moment où elle ne s’est plus sentie invisible aux yeux de ses parents.
Peut-être êtes-vous surpris de lire que les foetus ou les bébés pensent même s’ils ne parlent pas. Oui, dans leurs têtes, il y a des mots, des pensées, des croyances, des interrogations, des émotions, des souvenirs, etc. Les enfants et chacune de leurs cellules, dès leur existence, captent et enregistrent spontanément une multitude d’informations, qu’ils traitent … quelques fois changent … altèrent … dénaturent …
C’est encore une chose bien connue : les enfants déforment la réalité. Souvent, ils imaginent les choses de manière bien plus graves qu’elles ne le sont …
Comme Camille qui supposait que son papa le fuyait tous les matin alors qu’il se rendait au travail ou Léo qui pensait que sa mère était malade depuis qu’il était né.
On ne parle encore pas assez aux bébés parce qu’on n’est pas toujours informé du potentiel de l’enfant en devenir, ou l’on peut aussi avoir peur de s’investir à cause des risques de fausses couches, ou plus concrètement, parce qu’on n’a pas le temps … les raisons sont multiples et le résultat unanime : les foetus, bébés, enfants se créent des idées à partir de ce qu’ils captent, et moins ils captent d’infos et plus ils déforment les faits.
Dans les années 70, des personnes comme Françoise Dolto ont démontré que les bébés comprenaient le sens des mots. Depuis, on leurs parle pour les éveiller, créer du lien, obtenir d’eux des choses, etc….
Le hic, c’est qu‘on ne sait pas ce qu’ils comprennent de nos monologues, si nos élocutions sont en adéquation avec ce qu’ils vivent ou complètement à coté … et surtout on ne les écoute pas ou pas encore assez alors qu’eux aussi ont des demandes et histoires à raconter.
Savez-vous que durant ces 50 dernières années, des méthodes ont été développées pour communiquer avec les bébés pendant la grossesse et aussi après la naissance ? Grace à elles, on peut savoir ce que vit et pense l’enfant en devenir au quotidien, et ainsi découvrir très tôt ses gouts, sa personnalité, ses besoins, ses questions. On peut répondre à son besoin quotidien d’Etre dès sa conception ! Plus encore, on peut identifier les événements qui l’ont marqué, les pensées déformées, et ajuster notre comportement, nos discours pour l’accompagner dans les épreuves qu’il rencontrent.
Ca vous parait fou ? C’est exactement ce que disaient les gens à l’époque où on pensait que les bébés n’étaient que des tubes digestifs et que Dolto a lancé l’idée qu’on pouvait leur parler. Aujourd’hui, ça nous semble normal.